Coral restoration Project

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Senior Insider
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Décomposition progressive du corail autour de Saint Barthélemy. © Didier Laplace


Saint-Barth, «la biodi-versité sous marineest encore un peu pré-servée». C’est ce qu’estimeTurenne Laplace. Depuisgamin ou presque, Turennepasse le plus clair de sontemps sous l’eau autour del’île. Plongeur professionnel,ilacrééilya10anssonpro-pre centre de plongée (Ouana-lao Dive, pour ne pas le citer).
Ce que veut dire Turenne, quia plongé dans bien d’autresspots sur la planète, c’est qu’ily a «pire dégradation ail-leurs». «A Bali, en Indonésie,par exemple difficile de nepas plonger au milieu des sacsen plastique, tant les eauxsont polluées», témoigne-t-il.Invitant donc à relativiser.Car bien sûr, la biodiversitésous marine autour de l’île asouffert. A commencer par lescoraux.
Didier Laplace est lui aussibien placé pour en parler.Ancien marin pêcheur, il atoujours plongé. Il se souvientdes fonds marins luxuriant,vus enfant - c’était il y a 30ans, déjà. De la profusion decoraux cornes de cerfs, depoissons, même à Saint-Jean.Alors qu’aujourd’hui, la cayey est aussi désolée que la pla-nète Mars. Et les eaux de la

baie plus désertes qu’un par-king de centre commercial undimanche soir. De même, àPetite Anse, les coraux nesont plus bien nombreux àsubsister. Sur les forums surinternet, paraît-il, nos visi-teurs américains déplorentque Saint-Barth ne vaut pastripette pour le snorkeling etla plongée. Du moins compa-rée à d’autres destinations,même s’il reste quelquesendroits où les professionnelspeuvent encore les enchanter.En cause, bien des facteurs.L’acidité croissante desocéans et le réchauffementclimatique, qui font du tortaux coraux en général. Lamaladie de la bande blanchequi, dans les années 70 et 80,a dévasté ceux des Antilles enparticulier. Affectant notam-ment les cornes d’élans etcornes de cerfs, les principauxconstructeurs de récifs. «Cescoraux, il y en avait tellement,autrefois, que les vieux Saint-Barth les utilisaient pour fairede la chaux. Pour la construc-tion de l’église de Lorient, parexemple», rappelle TurenneLaplace. En cause aussi, lararéfaction des espèces,notamment les poissons, quibroutent les algues. Car sousl’eau, la lutte pour la vieoppose algues et coraux. Siles premières gagnent du ter-

rain, les coraux en perdent.C’est pourquoi les corauxautour de l’île ont également«beaucoup souffert d’unemaladie qui a affecté les our-sins», explique TurenneLaplace. Car les oursins n’au-raient pas leur pareil pour éli-miner les algues d’un récif.En cause encore tout ce quiconduit à déverser des rem-blais et de la terre dans lamer. Asphyxiant tout en des-sous, injectant des toxines enprime. Y contribue l’érosiondes sols mis à nus par lescabris.
Pour restaurer les corauxautour de l’île, et rendre auxfonds sous-marins leur biodi-versité, plusieurs initiativesont été prises, ces dernièresannées. Conduites par despassionnés, qui n’ont généra-lement pas attendu de l’aidepour se jeter à l’eau. C’est lecas de Turenne Laplace, dansle cadre de l’association qu’ila créée, Ouanalao Reef, quiréunit d’autres plongeurs pas-sionnés. Sur son spot de pré-dilection, à Pointe Milou, faceà l’hôtel Christopher, il aentrepris la construction derécifs artificiels, pour favori-ser le développement descoraux, via différents procé-dés. Dont un procédé miracle,le biorock (voir encadré).

Tandis qu’à Saint-Jean, unautre projet de restauration estporté par Nathalie Lédée,avec ce même procédé.Didier Laplace porte lui aussiun projet. Amoureux de lanature, ce défenseur de Salines’est pris de passion pour lesfonds et les coraux. Créantpour cela l’association TheCoral Restoration ProjectSaint-Barth. Pour rendre lesfonds marins de nouveau flo-rissants, Didier Laplace achoisi une autre approche.Consistant grosso modo àfaire des boutures et à réim-planter. Développant pourcela une première nurserie decorail, de sa propre initiative,à Saline. Projetant d’en mettreen place deux autres, à PetiteAnse et Gros Ilet.
Comme souvent à Saint-Barth, il s’agit maintenant quel’intendance suive. Des sou-tiens publics et privés seraientbienvenus pour soutenir cesprojets. Sachant que tout lemonde aurait à y gagner. «Onpeut voir cela comme uninvestissement», estimeTurenne Laplace : «non seu-lement pour l’activité desplongeurs, mais aussi pour lapêche, le tourisme, pour l’îleen général».


FOCUS
Le biorock : il y a de l’électricité
dans le calcaire
Dans l’eau de mer, envoyer de l’électricité à faible puissancesur une armature métallique permet d’y former du calcaireen accéléré. Offrant un substrat propice au développementdes coraux. Conscient de ce phénomène, le Jamaïcain Tho-mas Goreau, docteur en biochimie, a mis au point un pro-cédé spécialement destiné à accélérer la formation descoraux. Son nom : le biorock. Par électrolyse, ce procédé per-met donc de former du calcaire en continu, jusqu’à cinq foisplus vite que dans des conditions naturelles. Ce qui aide lescoraux à se développer. Eux qui doivent normalement géné-rer eux-mêmes cette roche qui leur sert de squelette. Enpasse d’être expérimenté à Saint-Barth, ce procédé a déjà étéemployé, avec succès, en quantité d’endroits du globe. Quece soit en Jamaïque, dans le Golfe du Mexique, aux Sey-chelles, aux Maldives, ou à Bali, en Indonésie.





Les coraux, espèce vitale
pour l’écosystème
Les coraux vivent sur les récifs, qu’ils contribuent àconstruire. Les principaux constructeurs étant la corned’élan, dont les plus grands spécimens peuvent former desarbres de trois mètres d’envergure. Et la corne de cerf, pluspetite. Les différentes espèces de coraux jouent un rôle clépour l’écosystème. D’abord parce que garnis de coraux, lesrécifs jouent mieux leur rôle de protection contre la houle.Préservant les écosystèmes situés derrière, comme les her-biers, où se nichent tortues et lambis. Mais aussi les plages,les mangroves. Les coraux forment eux-mêmes un écosys-tème favorable aux poissons et crustacés. Du moins, ilsleur offrent nourriture et habitat, notamment pour secacher des prédateurs, ce qui est crucial pour les juvéniles.
 
The reefs leave a lot to be desired on the island. Any reiteration will be wonderful but will take a long time. Don't know with the constant dumping of the large volume of 'black water' into the ocean from the island if the reefs will ever come back?
 
I think our "fellow" poster, Deborah Brosnan, is a leader in efforts to restore / replenish the coral reefs . . . and the story of how it's done is quite amazing.
 
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